Témoignages

VOICI QUELQUES UNS DE VOS RETOURS ET REFLEXIONS SUR LES NOUVELLES COMMUNAUTES :

Qu’est-ce que je trouve dans ma paroisse et que j’apprécie ? « Les relations avec les chrétiens pratiquants (sortie de messe…) »

Qu’est-ce que j’aimerais y trouver ? « Plus de temps de réflexion sur les textes bibliques » « Des enfants et des jeunes, absents des célébrations ordinaires »

Quelles sont les priorités pour l’avenir ? « Plus de participation aux messes du dimanche. Propositions à faire auprès des jeunes des collèges   pour les lectures, les animations de messe. Pourquoi pas : rencontres inter-générationnelles… » « Il faut unir les forces vives au-delà des limites communales, c’est en mutualisant que nous pourrons maintenir nos communautés vivantes et priantes »

Réactions aux deux projets proposés ? « Le projet des 5 communautés serait le plus adapté à la vie actuelle de l’église pour notre communauté ».

Réflexion sur les nouvelles paroisses, nouveau Doyenné….

Dominique Blanchard, ancien président de la Communauté des Communes du Pays de Pouzauges
« Historiquement, notre territoire de Pouzauges a gardé les mêmes frontières depuis la
création des cantons il y a plus de 200 ans. Jusqu’à la fin du 20ème siècle, le découpage
commune – paroisse était commun. On peut mettre en parallèle l’évolution de l’organisation
des collectivités et de l’Eglise ces dernières décennies. La nécessité de regroupements et de
structures plus larges (communautés de communes, doyenné) donne de l’efficacité et des
moyens d’action plus importants. Mais, et ce n’est pas contradictoire, les communautés de
base gardent toute leur légitimité. L’engagement au service des autres, qu’il soit citoyen,
associatif, syndical ou religieux prend son sens d’abord dans la proximité. Si les 2 niveaux
multiplient les réunions, ils sont aussi une opportunité pour élargir et enrichir les échanges,
et donc pour mieux se comprendre. Demain plus qu’hier, s’engager pour ses convictions sera
une nécessité vitale pour le « vivre ensemble ». Les défis qui nous attendent ne seront relevés
que si nous sommes nombreux à prendre notre part dans l’évolution nécessaire de nos modes
de vie, individuellement et collectivement. C’est vrai en tant que citoyen, et c’est également
vrai en tant que chrétien. Le pays de Pouzauges a su par le passé faire de ses différences une
force au service du collectif. C’est un atout à cultiver plus que jamais, et chacun possède
une pièce du puzzle à construire. »

Aurélie Picard, ancienne animatrice au service de la catéchèse et des familles nous donne son avis
« En vue du nouveau doyenné, une réflexion sur la réorganisation des paroisses se met en place.
Mais pour les familles d’aujourd’hui qui ignorent cette notion de paroisse, qu’est-ce que ça
signifie tout ça ? Que recherchent les parents d’aujourd’hui, les jeunes et les enfants dans
la religion ? A-t-elle encore une place pour eux, alors qu’on les voit peu souvent à l’église
sauf pour un baptême, une communion ou à Noël ? Ayant côtoyé de nombreuses familles,
pendant 6 ans, je peux vous dire qu’il se vit de belles choses dans les familles. Les parents
ont cette envie de transmettre à leurs enfants, les valeurs de notre religion, mais aussi, cette
relation à Dieu, cette intériorité, ce lien personnel avec quelqu’un de plus grand que tout,
quelqu’un qui peut tout, quelqu’un en qui on peut remettre toute notre vie. Les parents ont
envie de dialogues avec leurs enfants, leurs jeunes. Ils ont envie de temps simples qui leur
correspondent. Ils ont envie de partage, d’une Eglise vivante, joyeuse, rayonnante de l’amour
de Dieu, attirante, festive. Ils veulent une Eglise où ils se sentent libres, une Eglise qui les
accueille comme ils sont, une Eglise bienveillante. Sur nos différentes paroisses, quelques
familles se rassemblent pour vivre des temps festifs avec de la musique et des chants qui leur
parlent. Des jeunes se retrouvent en équipe de confirmation, de JOC, d’ACO ; des jeunes encore
s’investissent dans la préparation d’un spectacle catho ; d’autres aiment se retrouver en pélé
à Lourdes entre copains. Si on y regarde de plus près, les familles, les jeunes et les enfants
sont présents. Ils ne s’occupent pas des “frontières” de nos paroisses, ils ne sont peut-être
pas très visibles mais ils sont là. Faisons-en sorte que l’Eglise d’aujourd’hui, soit de plus
en plus une Eglise accueillante, festive et rayonnante de l’amour de Dieu et des autres. »

Vous pouvez également vous rendre sur le site de la paroisse de Chantonnay afin de lire les témoignages des paroissiens sur ce projet de nouvelles paroisses.
https://eneglisechantonnaymouchampslesessarts.blogspot.com/

Accueillir à la messe de la Toussaint

Voilà un petit service qu’il m’est aisé de donner : accueillir du regard, saluer, remettre une feuille de messe, … c’est facile et j’aime y participer, cela me déplace de mes soucis, m’ouvre le cœur, me prépare à vivre la messe. Ce jour de la Toussaint il y avait en plus à verser du gel hydro alcoolique au creux des mains, quelque fois tenir la canne, ou le sac ou le parapluie, … et surtout répondre à des demandes que je n’attendais pas.
La demande se résumait ainsi : « Bonjour, j’ai reçu une lettre qui me disait de porter une bougie, pendant la messe, … qu’est-ce que je dois faire ? c’est quand ? y a-t-il une place particulière ?  … »
Je sentais, pour la plupart, des personnes inquiètes, mais déterminées à déposer une lumière pour signifier la présence d’un (e) défunt (e) ; elles avaient une mission en son nom, honorées d’avoir reçu cette invitation et d’y répondre.
Ces personnes ont eu du bonheur et du courage à vivre cette démarche à l’appel du nom du défunt.  Il y a eu des déplacements plus ou moins longs mais sobres et déterminés. Au final un beau luminaire constitué de dizaines de votives, au pied de l’autel, comme un phare qui fait signe, et éclaire le cœur de chacun.  
J’ai besoin de signes pour nourrir ma foi en Dieu et en l’homme : là j’ai été comblé par la simplicité et la justesse des mots pour grandir dans la confiance en Dieu.
Daniel

All-focus

Témoignage de Lucie et Nicolas Soullard …

Nicolas sera ordonné diacre le samedi 19 septembre à 15h en l’église de Pouzauges.

Témoignage d’Eugénie, un 15 août au Bénin…

Ici le 15 août, c’est aussi une histoire de 14 août ! En effet, dès le vendredi après-midi, nous entendons de la musique très forte et bien rythmée dans le village ! Arrive la soirée, la place de la fête du village de demain étant à deux pas de notre dortoir, je demande jusqu’à quelle heure la musique est au programme. « On me rit alors au nez » puisque la musique a duré jusqu’au petit matin !! Eh oui, ici on célèbre le 15 août par la veillée ! Pour que les plats soient prêts et chauds, tout le monde cuisine toute la nuit. Vers minuit, impossible de dormir…, nous sortons et nous approchons de tous ces préparatifs. Les plus grands sont tous à s’affairer autour du feu. Les enfants de tous âges sont là aussi. La plupart danse sur la musique. 
On m’indique un homme, « celui du clan qui a échoué ». En effet, cette année, suite aux élections municipales, le village n’a pas réussi à effacer toutes querelles pour tous se rassembler lors du 15 août… on m’explique que cette année les festivités sont plurielles au sein du village contrairement aux années précédentes où tout le monde venait fêter le 15 août au centre du village de Dahè. 
À 9H, la messe commence. Ici, pas de grande église avec clocher, pas de feuilles, pas d’orgue… mais des tam-tam, des mains pour applaudir et des pagnes des plus colorés sont portés. La messe est célébrée dans la langue mina, exceptés les lectures et l’évangile lus en français. Il y a beaucoup de monde dans cette petite église. Elle est remplie d’enfants qui frappent dans leurs mains au rythme de la musique des tam-tam et du chœur, composé uniquement de femmes. L’homélie est très participative ici. C’est presque une discussion entre les fidèles. Le prêtre pose des questions et adultes comme enfants sont invités à répondre. Nous devons ensuite passer deux fois à la quête en donnant dans deux paniers à chaque fois avant d’aller communier. Nous sommes très peu à aller communier. La fin de la messe arrive. Le chant d’envoi commence. Certains hommes se lèvent alors et vont chercher les femmes dans les rangs pour les ramener dans l’allée. Les femmes se la jouent réticentes à chaque fois mais ne résistent pas bien longtemps. Nous nous mettons tous à danser dans les trois allées de la petite église. On vient me chercher avec Casimir, le président de l’ONG qui m’accompagne. Cela dure environ un quart d’heure de danses, de cris, de musique, de frappements… puisqu’ « il faut chanter et danser pour que le Seigneur descende sur Terre ». Le moment est génial à vivre. Arrive la fin et les annonces du prêtre pour la semaine suivante en mina. Soudain tout le monde se met à rire et une soixantaine de paires d’yeux se fixe sur moi. Casimir m’explique alors que le prêtre vient de proposer à ce que j’aille danser « à l’africaine » dans l’allée, seule. En effet, pour contextualiser, les personnes de couleur blanche sont ici au Bénin et en particulier dans les villages très remarquées puisque nous sommes très très peu et certaines idées sont attribuées aux personnes blanches comme celle de la richesse, de la beauté etc. Je me retrouve donc à danser avec Casimir dans l’allée d’une église à un mètre du prêtre qui observe si je recopie bien les mouvements. À ce moment, je suis plus proche d’être dans une boîte de nuit qu’à la messe ! Les enfants rient et rient encore, sûrement car c’est un peu raté… Le verdict tombe, ma prestation est validée par le prêtre : je peux repartir tranquille… 
Encore une nouvelle aventure au Bénin !

Témoignage d’Eugénie, étudiante en action humanitaire en Afrique en juillet-août 2020

Témoignages des rédacteurs du bulletin paroissial, témoignages issus du bulletin du mois d’août 2020

Témoignages durant le confinement :

Témoignage de Daniel

Lumière dans l’église St Jacques à Pouzauges
Depuis mars j’aime vivre des haltes dans l’église St Jacques.
Elle est juste à la limite du 1km qui est précisé dans les dérogations pour sortir de chez soi.
Halte de prière mais aussi  goûter son atmosphère, découvrir la paix, la douceur de l’air, de la lumière.
Après avoir poussé la porte, en avançant je passe tranquillement de l’ombre du fond de l’église
à la lumière vive face  à l’autel, avec des variations de couleurs.
C’est comme à l’image de ce que je vis bien souvent sans m’en rendre compte…
des moments de conversion, ou de démarches de réconciliations.
Cela m’a rappelé que je suis libre de choisir,
de vivre dans l’ombre, et même dans les ténèbres, ou à la Lumière,
Souvent il y a un combat où je dois prendre position.
Il y a quelques jours j’entendais le Pape François dans une homélie dire :

« Jésus lui-même, la lumière, dit : “aie du courage : laisse-toi éclairer,
laisse-toi voir pour ce que tu as à l’intérieur, car c’est moi qui te fais avancer, qui te sauve.
Je ne te condamne pas. Je te sauve”.
C’est le Seigneur qui nous sauve des ténèbres que nous avons à l’intérieur,
de l’obscurité de la vie quotidienne, de la vie sociale, de la vie politique, de la vie nationale, … »
Merci Seigneur, en ces temps troublés de venir te livrer à moi
pour que ta Lumière vienne me faire voir les ombres qui peuvent me tenir loin de toi, et que je choisisse de recevoir ton Amour à partager avec mes proches.    
Daniel

Témoignage de Jean-Marie Onfray, théologien

Confinés plus longtemps que Noé ! 
« Qu’exulte tout l’univers » ! Ce chant de joie pascale a eu du mal à franchir l’espace des smartphones, alors que nous sommes entrés dans une vie centrée sur la sécurité sanitaire et l’expression de soi dans les échanges des réseaux sociaux. S’exprimer pour ne pas trop tourner en rond dans une tête qui a parfois négligé le temps de la réflexion. La foi est aussi cette capacité à nous sortir de nous mêmes pour nous rendre attentifs aux autres et à l’Autre, pour nous rendre disponibles et à l’écoute. C’est aussi pour cela qu’il faudra sortir de l’arche !
En effet, nous venons de vivre une vraie quarantaine en étant préoccupés de nos trois repas quotidiens, des risques à prendre pour tous ceux (et celles) qui devaient poursuivre leur travail (et certains sont même devenus des héros !), à l’écoute attentive de toutes les nouvelles. Nous avons été abreuvés de discours scientifiques parfois contradictoires, mais une fois de plus « science sans conscience… ». Il ne suffit pas de savoir, il faut (y) croire pour vivre et risquer une existence.
Comme Noé, nous avons le pressentiment, et on nous l’a dit officiellement, que nous allons pouvoir sortir de l’arche, notre espace confiné, le 11 mai. Certains nous ont dit que ce ne serait plus comme avant et nous ne savons pas s’il faut vraiment y croire. Combien vont, après ce temps de privation, continuer de vivre dans une réelle sobriété, dans une nouvelle hiérarchie de valeurs ? Sur quel point concret ai-je envie de changer d’habitudes pour mieux respecter les autres, la nature et même la planète (au passage, je pense utile de lire ou relire l’encyclique du pape François « Laudato si »).
Et après … nous allons reprendre le travail dans un monde qui aura laissé sur le bord du chemin tant de personnes sans ressources. Nous allons sans doute oublier combien ce confinement a manifesté les profondes inégalités qui traversent nos sociétés. Saurons-nous poursuivre ces merveilleux gestes de solidarité dans la proximité ? Aurons-nous acquis de nouveaux réflexes de consommation, en oubliant une part du superficiel ? Poursuivrons-nous les réflexions commencées sur le sens profond de nos vies ? Le maître mot des temps à venir sera la distanciation sociale. Nécessité de se protéger en protégeant les autres. Comment se faire proches en respectant les « gestes barrières » ? Comment entrer en relation et ne pas seulement communiquer, en particulier avec les plus fragiles ? Je conçois facilement la distance dans l’espace public mais je l’imagine mal dans ce qui se joue de fraternité dans nos rencontres, nos réunions, et nos assemblées. Cet isolement « nécessaire » heurte un légitime désir d’empathie. Nous savons tous que les sens tissent les liens et en particulier le toucher…
Nous allons avancer « masqués » et pour la plupart « non immunisés ». Avancer pour vivre et profiter du printemps où tout bourgeonne et éclate de potentialité. La nature, comme la liturgie nous appelle à vivre par-delà nos ressentis et nos inquiétudes. Les textes de ce temps pascal nous invitent à nous lever de nos tombeaux, à entrer dans la joie du ressuscité, à avoir l’audace des premiers disciples. En Eglise, nous ne célébrons pas nos sentiments, mais nous entrons, par les célébrations, dans les sentiments de Celui qui nous a aimés à en mourir.
Comme beaucoup, je suis depuis quarante jours dans la communion de désir. J’attends avec impatience de pouvoir célébrer, en communauté rassemblée, la grâce vivifiante de Dieu. Je médite les textes de l’Ecriture proposés par la liturgie (pour justement me sortir de ma zone de confort et m’ouvrir à l’altérité). Cette longue période de jeûne aura creusé en beaucoup – je l’espère – une soif spirituelle, une communion dans l’adversité. Les baptêmes et les mariages ont pu être reportés…mais pas les deuils !  Il nous faudra garder la mémoire vivante de ceux qui nous auront quittés sans paroles et sans gestes rituels. Il nous faudra être attentifs à bien des nœuds ( des culpabilités) dans le cœur de ceux qui ne peuvent se satisfaire de « tourner la page ».
Je vous avais invité à le méditer devant le mystère de la croix, mais le Dieu de notre foi n’est pas spectateur de l’homme affronté au malheur. Il ne cherche pas à nous éprouver pour calculer notre capacité de résistance ! Il n’est pas, non plus, celui qui, par sa toute-puissance, viendrait tout bousculer à notre demande. Le Dieu de Jésus-Christ souffre dans et avec ceux qui souffrent, de même Il sauve avec et par tous ceux qui risquent leur vie pour que d’autres vivent. Cette épreuve est aussi une invitation à « purifier » notre foi.
Après un message de carême, puis un message en semaine sainte, je voulais pouvoir partager ces réflexions nées à la croisée de ma foi et de ma mission auprès des plus vulnérables, qui sont de notre « maison commune » et sont embarqués, avec moi, dans cette arche sanitaire qui me conduit comme les autres à m’isoler, avec un fort désir de relations !
Jean Marie Onfray, le 24 avril 2020

Témoignage poétique d’André, 97 ans

Témoignage d’une jeune soignante

En cette période particulière, je suis une future soignante en stage dans un établissement accueillant des personnes âgées.
Le personnel soignant porte des protections (masque et charlotte) qui cachent la moitié de notre visage. Quand la seule chose que voient les résidents, ce sont mes yeux, quand les masques déforment mes mots et cachent mes sourires, le regard prend toute son importance. Je prends conscience que le regard est une forme de communication d’une grande beauté. Le lien soignant-soigné a pris une autre dimension dans ma connaissance de l’autre. J’ai appris qu’il n’était pas toujours nécessaire de mettre des mots derrière une émotion, un geste ou une action mais plutôt vivre chaque moment présent et en faire une photographie dans notre esprit.
Cette période de confinement est difficile à vivre pour les personnes qui vivent seules et isolées mais elle nous permet également de nous recentrer et nous apprend à vivre autrement.
Les temps de prières que je m’accorde, m’aident beaucoup à garder ma foi face aux événements parfois sombres que la vie met sur notre chemin. En tant que future soignante je suis le témoin de demain et c’est sans prétention que je suis fière d’affronter ce moment particulier qui nous concerne tous à grande, comme à petite échelle et met notre humanisme au cœur de nos valeurs.

Que la lumière qui est en vous continue de réchauffer vos cœurs et d’illuminer ceux qui sauront la voir briller. Que Dieu vous accompagne dans votre quotidien, qu’il vous accorde la bonté et l’espérance. (J.P)

Témoignage de l’abbé Bernard Guichard de Madagascar

L’Abbé Bernard Guichard, originaire de Pouzauges est à Madagascar depuis près de 50 ans. Il est engagé chez les Spiritains qui sont très présents en Afrique. Voici des extraits de sa lettre où il nous donne des nouvelles de MADAGASCAR, et plus spécialement de MAJUNGA  :

« Quelques chiffres, pris dans la presse malgache de ces derniers jours sur la situation générale dans tout Madagascar en ce qui concerne le coronavirus : il y a actuellement 128 cas de personnes atteintes pour tout l’ensemble de l’Ile, 77 personnes sont hospitalisées, toujours en traitement, mais pas de forme grave pour le moment, 90 cas de guérison depuis le 4 Avril dernier et jusqu’à ce jour, pas de décès.
Les régions les plus touchées,  ce sont les régions du centre (qu’on appelle la région des Plateaux) Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa, ainsi que plus au Sud Tuléar et sur la Côte-Est : la ville de Tamatave et même Fénérive-Est.
Ici à Majunga, pour le moment nous sommes épargnés; certains disent que ce “coronavirus “ n’aime pas la chaleur, c’est vrai que les journées sont encore chaudes :  34 et même 35° dans la journée. 
Tout le monde connait par coeur les consignes de sécurité, lavage des mains toutes les heures, distanciations, éviter de sortir inutilement, rester confinés à la maison : Les enfants du quartier ont beaucoup de mal à prononcer le mot confiné, ils préfèrent dire : il faut rester “confirmés” à la maison.
En fait, dans notre belle et grande ville de Majunga (plus de 300.000 hab.), la vie continue comme avant l’arrivée de “ corona “.   Bien sûr, toutes les écoles et les Universités ont été vite fermées, les grands rassemblements dans les églises, les Temples et les Mosquées ont été interdits.  Depuis que je suis à Madagascar, c’est bien la première fois que je n’ai pas la joie de baptiser des adultes et des grands jeunes pendant la nuit pascale. Cette année, il devait y en avoir 29 dans notre église d’Antanimalandy.
Mais il est impossible de tenir compte des autres barrières. Tous les marchés de la ville du plus grand au plus petit sont ouverts toute la journée et les bus qui desservent la ville sont toujours aussi surchargés. Se laver les mains toutes les heures, c’est bien, mais dans notre quartier comme dans beaucoup  d’autres quartiers populaires de la ville, l’eau nous est coupée de 5 heures du matin jusqu’à minuit.  (…)

Le coronavirus vient se rajouter aux autres difficultés : une épidémie de Dengue commence à se répandre très vite dans notre quartier et il y a une recrudescence du paludisme, qu’on commençait à oublier.
Voilà quelques nouvelles de Majunga.  
Merci encore à tous les amis de Pouzauges qui pensent à nous et à ceux et celles qui ont pris le temps de m’écrire. Merci à tous ceux et celles qui nous soutiennent par leur prière ou de différentes autres manières. Avec toute mon amitié et l’assurance de mes prières. » 
                                Bernard

Témoignage de Gérard

« Nous devrions être en vacances dans le Roussillon, mais ce sera pour une autre fois !
Car nous restons confinés à Chavagnes mais pour nous c’est facilement supportable.
Après cette longue période de  pluie, nous apprécions le beau temps qui me permet de faire de l’entretien dans le jardin. Dans quelques jours j’espère pouvoir travailler le sol pour faire des légumes. En comparaison de beaucoup de personnes, nous nous considérons favorisés.
Nos enfants travaillent à domicile avec le télé-travail… on peut dire  » vive internet » !
Sauf pour deux, notre gendre qui est aide soignant et notre fille qui travaille dans un abattoir de canards pour  foie gras.
Les petits enfants suivent les cours par internet,  mais nous en avions deux  à l’école à l’étranger, un petit fils vient de rentrer du Caire et sa sœur des États Unis.
Évidemment, je suis attentif à ce qui se vit au  Burkina qui est également touché par le virus.
En espérant que cette situation ne se prolonge pas trop. »

Gérard Caillaud de Chavagnes-les-Redoux

Faire signe, oui mais comment ?

« Le 24 avril jour d’entrée dans le Ramadan, j’ai voulu signifier ma proximité, dans la prière pour ce mois de jeûne, à une dizaine de familles musulmanes du pays de Pouzauges. J’ai donc préparé mon message, établi ma liste, mais j’ai réalisé que je n’avais pas toutes les adresses internet ; confinement oblige je ne pouvais pas me déplacer : j’étais ennuyé. J’en parle à Geneviève; elle me rassure en me disant « J’ai une liste sur le réseau WhatsApp de mon téléphone portable, je peux leur adresser ». Je lui confie ma préparation, et elle assure les envois.
Toute heureuse le soir elle m’annonce : « J’ai reçu une vingtaine de réponses qui me disent leur merci, leur joie, … de Pouzauges et même d’Ali parti à Valenciennes ». Et oui elle avait plus d’adresses que sur ma liste donc a permis de faire signe à plus d’amis. Et moi qui suis réfractaire au téléphone portable, je me rends compte que c’est un excellent moyen pour transmettre un message, tisser des liens. » 
 
                          Daniel, Pouzauges

Un merci de Marie et Claude :

« Tout simplement,  MERCI, aux personnes qui ont travaillé au redémarrage du site internet de nos paroisses, ce qui permet l’information et l’échange!… C’est comme  une  » résurrection  » de le voir réapparaître sur   notre  écran ! Donc merci beaucoup à ceux qui ont  contribué  ou qui vont continuer de veiller à son bon fonctionnement ! »           
Bonne journée, Marie et Claude, Réaumur.

Témoignage de Noé :

« Durant le confinement, j’essaie de garder au maximum le contact avec mes proches. Je prends régulièrement de leurs nouvelles, je passe voir mes grands-parents. C’est important pour eux parce qu’ils ne peuvent pas sortir et qu’ils peuvent vite se sentir seuls.
Je parle tous les jours avec mes amis via les jeux vidéos et les réseaux sociaux…
Chez moi, j’aide mes parents dans certaines tâches ménagères. Mes parents ne sont pas confinés. Ils vont tous les deux au travail. Je suis donc heureux de passer du temps avec eux quand ils sont là. Nous faisons des activités ensemble. Si parfois je m’ennuie, je finis toujours par trouver quelque chose à faire. Mais je suis impatient de reprendre mes activités quotidiennes et de revoir mes amis. »  
Noé.

Témoignage de Thérèse :

« Comme chacun de nous, nous vivons difficilement le temps du confinement, mais il nous donne du temps pour réfléchir sur notre vie. Nous avons la chance d’être deux, ce qui m’amène à penser à ceux qui sont seuls et prendre du temps pour les appeler et partage leur vie.
Chaque matin, un rayon de soleil vient jusqu’à nous. Un « bonjour maman, bonjour papa, bonjour mamie et papy »…  nous met en route pour la journée.
Je suis étonnée de la solidarité qui s’installe autour de nous et dans les quartiers, l’écoute et le partage.
Une priorité l’après-midi me fait rejoindre la grotte de Lourdes sur KTO pour le chapelet, ce havre de paix qui nous habite chaque année est très important pour nous. »
 Thérèse

Vivre le confinement en Ehpad :

« Pas toujours facile, quand la personne a du mal à entendre au téléphone. Elle appelle à l’aide, se dit perdue…. Heureusement, le personnel met tout en place pour faciliter les échanges virtuels. Nous visualisons notre maman à l’écran, ce qui n’est pas naturel pour elle. Ce n’est pas évidant pour une personne de 95 ans. Elle nous cherche dans la pièce…. Mais elle a le mot pour nous faire sourire, en nous disant  » Vous avez de belles dents ! « .  Et sur la photo : « ça va doucement. Je pense bien à vous. Olé vague (c’est flou…) Un gros bisou ». On nous envoie des photos, toutes les semaines, nous avons un compte rendu de ce qui se passe, cela nous permet de suivre à distance  l’évolution… au fil des jours. Bientôt les visites seront possibles. Mais ce sera toute une organisation. »  Félix et Monique.

Vivre le confinement en centre d’hébergement :

« Dans les centres d’hébergement de personnes déficientes mentales et psychiques, les résidents sont confinés par maisonnée de 7 à 8 personnes. Le Foyer de semaine et d’accueil de jour ainsi que le centre d’aide par le travail étant fermés, le personnel vient en renfort pour proposer des activités. C’est donc du 24/24 qu’il faut en prendre soin, les occuper… trouver des loisirs…remonter le moral…au bout d’un moment, cela devient long… On a pu, une fois, faire un petit coucou à notre fille Evelyne au travers de la baie vitrée avec un sourire jusqu’aux deux oreilles (voir photo). Mais nous n’avons plus le droit de pénétrer dans l’enceinte du foyer. Evelyne nous dit : « c’est chiant ». Son message sur la photo nous a touchés : « Vous me manquez. Je vais bien. Gros bisous. Je t’aime ». La nouvelle réglementation va peut-être permettre des rencontres ; mais cette population a du mal à comprendre que l’on ne peut pas se toucher, se prendre dans les bras et que l’on doit garder une certaine distance. C’est un projet qui demandera du temps pour sa mise en place. » Monique, Félix et Evelyne

Yvon Vendé, responsable du secours catholique

« Merci à l’équipe pour le site qui permet la communion sur notre canton. Comme responsable du Secours Catholique sur le diocèse, je me permets de vous envoyer
– le flash hebdo qui part ce soir à tout le réseau et aux sympathisants : voir dans la rubrique Actu’
– et une adresse mail :  vendee@secours-catholique.org
Merci à tous les bénévoles engagés au Secours Catholique et à l’épicerie solidaire du secteur de Pouzauges.
Vous pouvez envoyer un témoignage sur votre manière de vivre ce service pendant le confinement… »

Yvon Vendé, Pouzauges.

Une paroisienne de St Hilaire du Bocage

Pendant la période de confinement, l’accompagnement des familles pour les décès est difficile. Suivant le souhait des familles, la célébration peut avoir lieu à l’église ou au cimetière mais elle est réservée à la famille avec un maximum de 20 personnes. A la fin du confinement, nous verrons comment vivre une célébration du souvenir avec les familles. En ce temps de Pâques, les textes de l’Evangile nous montrent comment les disciples ont été transformés par la Résurrection de Jésus. Le mercredi 15 avril, c’était le récit des disciples d’Emmaüs dans les Actes des Apôtres (3,1-10)…

« Et voici le départ de Michel… Il a quitté ce monde un beau matin d’avril, un beau matin pascal. Le passage, il l’a fait pendant qu’on lui lisait le récit des disciples d’Emmaüs. Entouré des siens, il a reposé chez lui. Les voisins se sont rassemblés sur la route avec des fleurs de leurs jardins lorsqu’il est parti pour la célébration de ses funérailles. Seule la famille a pu l’accompagner en raison du confinement. Avec notre prière que le  Seigneur l’accueille dans son éternité de bonheur. »   Madeleine

Voici le témoignage de Aude, en Terminale

Aude est inscrite au pélé de Lourdes avec trente jeunes du doyenné de Pouzauges – La Châtaigneraie. Comme le pèlerinage de Lourdes a été supprimé, elle a vécu le pélé en étant confinée mais connectée avec le site du diocèse.  Voici son ressenti par rapport à ce pélé confiné.

« L’idée d’un pélé confiné était excellente surtout en cette période particulière où se changer les idées n’est pas de refus. En suivant le pélé confiné, j’ai pu prendre le temps de réfléchir et de me recentrer sur moi-même; quand on va à Lourdes c’est ce que cela permet également. Il m’a permis de prendre le temps pour prier plus et se concentrer sur ce qui est réellement important. L’ambiance de Lourdes n’était tout de même pas là : les rencontres, les temps de chants, les temps avec les autres… Merci à l’équipe d’animation pour ce pélé confiné qui était une super initiative ! »

On peut retrouver les propositions sur le site du diocèse et du site de Lourdes et continuer à prier Marie  avec le chant du groupe de musique :  https://youtu.be/zyPQgz204MI

François Vrignaud

François Vrignaud a été le responsable du site du doyenné de Pouzauges-La Châtaigneraie. Pour des raisons techniques, ce site ne pouvait plus fonctionner. C’est avec François que nous avons préparé ce nouveau projet. Voici son message d’encouragement.  Merci à lui.

« Ce fut un travail passionnant depuis …14 ans , même si à la fin ça devenait plus dur à cause de la santé. C’est indispensable pour tous de communiquer , et même de communier, pour rester en vie dans ces moments éprouvants. Heureusement qu’il y a , depuis 4 ans, les messages par internet pour rester en lien avec les amis, les associations avec lesquelles je ne peux travailler que par ce moyen : c’est une véritable planche de salut de pouvoir s’exprimer ainsi. Je suis surtout heureux que la relève (et avec des jeunes) soit assurée . Bonne suite, bonne chance à ce site ! Et en route vers l’avenir des doyennés et l’avenir tout court ! Courage à toute l’équipe. »

Une paroissienne de Saint Antoine des Puys

« Merci pour ce site qui relie petits et grands de nos communautés paroissiales proches.
Chacun vit le confinement à sa manière, pas toujours facilement selon les âges et les conditions de vie. Nous serons heureux lorsque nous pourrons nous rassembler en communauté paroissiale : je suis sûre que nous reverrons d’un autre oeil chaque personne et peut être redécouvrirons nous l’importance de nous retrouver autour de celui qui est La Vie.

Nous vivons chacun dans nos quartiers de beaux moments de fraternité et d’attention aux autres :

– les relations avec les voisins se sont parfois améliorées avec des contacts grâce au jardinage, au partage de légumes. Pour anecdote le Christ du calvaire du vieux Pouzauges a un tendre sourire quand, par respect de la distanciation, il voit les trocs se faire sur le bas des marches de ce calvaire!
– Une couturière occasionnelle a eu l’idée de mettre une affichette sur son portail pour proposer aux gens de son quartier de s’inscrire s’ils désiraient un masque.
– Avec la chance de pouvoir sortir une heure faire une promenade, je passe chaque jour devant chez Madeleine 83 ans, assise dehors pour profiter du beau temps, occasion de parler un peu et de couper sa solitude.

– Mes activités d’aide au français à de jeunes apprentis migrants se sont arrêtées. Ils ne sont pas à égalité dans leur lieu de résidence. Alpfa, 17 ans, guinéen, confiné seul dans un appartement en centre ville de Nantes, me remercie chaleureusement chaque fois que je l’appelle. Il ne sort pas chaque jour et est contrôlé chaque fois.
J’ai dû suspendre les rencontres hebdomadaires avec une famille étrangère. Les échanges sur les réseaux sociaux même en visio ne compensent pas. La barrière de la langue est un gros obstacle. Nous arrivons quand même à échanger un bouquet ….du gâteau. Garder le lien est essentiel.
– Notre voisine est décédée. Nous n’avons pas pu l’accompagner comme nous l’aurions aimé. Merci à une de ses filles qui m’a envoyé le déroulement de la cérémonie à l’église. Je l’ai imprimée et mis dans la boite aux lettres des voisins du quartier avec un petit mot. Nous avons été en communion de prière le jour de la sépulture.

Les journaux nous relatent chaque jour de beaux exemples de solidarité partout en France.
Beaucoup se vivent aussi chez nous discrètement et sans bruit. Chaque geste de solidarité et de fraternité est une petite lumière qui éclaire notre journée ou celle d’un frère. Merci de les partager pour entretenir le feu de Pâques, feu de la Vie et de l’Espérance. »

Daniel

« Ce site va nous permettre de patienter, mais le MANQUE important, ce sont les rencontres communautaires pour que vive la communauté du Pays de Pouzauges. »

Lilia, 10 ans

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer